La liberté d’expression

Voilà plus d’un an qu’une chronique sur les religions attend patiemment dans mes tiroirs. Le début d’une autre chronique sur la liberté d’expression, entamée depuis maintenant trois mois, est enregistré sur le bureau de mon ordinateur. Elle me dévisage à chaque fois que j’allume mon MacBook.

J’ai l’amère sensation qu’elle me murmure parfois des choses: qu’attends-tu pour t’exprimer librement, John Beck ? Je me réconforte en me disant que les bons mots et les tournures de phrases doivent vieillir un moment, un peu comme un grand vin dans une cave, à l’abri des regards.

Un ami cher me disait encore y a pas longtemps :
– Na na ni, na na na, tu fais plus tes vidéos coups de gueule ?
Et je répondais à cet ami, en pleine ataraxie :
– Non. Je ne ressens pas ce besoin de déverser ma colère sur un sujet. La stupidité humaine ne mérite pas que je lui consacre du temps.

Un peu plus tard, ce même ami reçut une notification sur mon téléphone. Autrefois, nos vies étaient rythmées par le lever et le coucher du soleil. Aujourd’hui, on n’obéit plus qu’au dictat de nos smartphones. Un son de cloche nous rappelle à l’ordre. Pendant ce temps-là, je contemplais le lac qui nous faisait face. Chacun son écran bleu.

Mon pote se tourne alors vers moi et dit :
– Tu vas faire une nouvelle chronique d’un enfant désabusé ?
J’avais omis d’observer son phrasé. En effet, ce n’était pas une question, mais bel et bien une affirmation : tu vas faire une nouvelle chronique d’un enfant désabusé ! Je ne comprenais pas pourquoi il pensait indubitablement que j’allais être épris d’une envie soudaine de gratter du papier, et ma tête par la même occasion :
– Mais, non, je me suis calmé. Je fais des vidéos sur les comptines et les chats aujourd’hui. Et je vais tenter de relancer les podcasts sur les hand-spinners et peut-être même ouvrir des deck de cartes Pokémon.

Deux jours plus tard…

Assez parlé des comptines et des dessins animés, il est temps pour moi de renfiler mon costume de connard et de taper un bon coup. On s’en est pris à la liberté d’expression et je compte bien exprimer librement mon avis. Ça faisait longtemps que je ne l’avais pas dit (et putain que ça va faire du bien), éloignez les fragiles parce que ça va péter : accord parental indispensable.

 

L’humour noir

On pense toujours que l’humour est utilisé pour lâcher gratuitement des atrocités sur des sujets comme les guerres, la mort et les religions. Mais au-delà de ça, c’est avant tout un moyen habile pour dénoncer des choses qui ne vont pas dans notre société. Raymond Devos disait « Il y a des rires tabous… et pourtant… pourtant il faudrait rire du racisme, cela voudrait dire qu’on l’a déjà un peu maîtrisé. Il faudrait rire des grands problèmes, il ne faudrait même rire que de ça, parce que c’est de ça que l’on a le plus besoin ».

Si tu fais partie des petits margoulins offusqués derrière ton écran, tu peux retourner voir les vidéos débiles et aseptisées de ton youtubeur préféré.

 

Qu’est-ce que la religion ?

Un jour, il y avait des mecs dans des cavernes. Entre deux parties de chasse et de jambes en l’air, ils leur arrivaient de s’ennuyer. Les plus cons se sont mis à dessiner des mammouths sur les murs et l’autre moitié de cons a trouvé le moyen de contrôler la première. La religion était née.

Bien avant d’inventer le hand-spinner, le véganisme ou la série Sex Education (c’est de la merde cette série), l’homme a créé les religions pour son bien, même si cela lui est plus dommageable que bénéfique.

Je préfère dire que Dieu n’existe pas, que c’est l’invention d’une élite pour exercer un pouvoir sur un peuple sans argent ni armée. Dieu est le plus gros concept marketing jamais élaboré. Dieu est une image, selon moi. Il est en chacun de nous, on a tous une image de la toute-puissance, cette chose qui nous rassure, nous confèrent conscience, bonté et courage. Je n’ai rien contre la foi, je trouve que c’est la plus belle chose qui soit. Par contre, les religions représentent l’émétisme poussé à son paroxysme.

Contrairement aux religions, pour prouver quelque chose, je vais vous fournir des preuves, moi. Prenons la jolie carte de Reporters sans Frontières, pour mesurer une tendance en matière de liberté. Ici, il s’agit du classement 2020 de la liberté de la presse dans le monde.

Déjà, aux premiers abords, on peut constater une chose : il y a beaucoup de couleurs. On dirait le fruit d’un coloriage obscène d’un enfant de huit ans atteint d’autisme. C’est en quelque sorte une toile de maître de la censure. Je t’entends crier, toi, jeune pourfendeur des islamoracailles, cette carte ne représente pas non plus les ethnies. Il n’y a pas un endroit avec des Indiens, des peaux rouges ou des niaks. Et si la Russie est en rouge, on va encore dire que c’est la faute de ces foutus communistes.

Faisons maintenant un lien entre la religion majeure des pays et leur place dans ce classement.

Dans le bas du tableau, on retrouve essentiellement des pays musulmans (14,5 pays sur 23, soit 63%).

L’Islam (et surtout ses dérives) serait donc une piste à explorer ?

Je sais très bien qu’il ne faut pas faire d’amalgame entre Islam et terrorisme, mais dans notre société actuelle où tout va trop vite, on n’a plus le temps de vérifier l’information. Tous les musulmans ne sont pas des terroristes, mais tous les terroristes sont musulmans… Allah akbar, ça veut dire famille. Non ?

Après cette jolie pique gratuite posée là uniquement pour enrager Karim devant son écran, je tiens à préciser que je n’ai rien contre l’Islam pratiqué par les musulmans. Moi, ici, je vais m’en prendre à l’Islamisme, cette idéologie manipulant l’Islam à des fins « politiques ». Pour la faire courte, l’Islam a donné naissance à un bâtard répugnant qui a lui-même engendré des fantaisies comme la charia, la lapidation et tous ces loisirs accessibles à peu de frais. Je dis ça pour éviter de me froisser avec mon épicier préféré ou 50% des chauffeurs Uber.

Votre pilule Pamalgam fraîchement avalée, on ne parlera pas de la Corée du Nord, parce que Kim fait partie des abonnés de la chaîne.

Et puis son obésité est aussi morbide que son peuple est affamé. Bon, après, il faut dire que la Corée du Nord vit dans sa bulle hermétique, avec des rêves futuristes tout en vivant avec une doctrine de plus de 70 ans. Tu as plus de chance de voir les mecs gagner un concours de Kpop que d’envahir le monde.

La Chine, elle, c’est pire, elle regarde Black Mirror et l’applique. Épisode un, le Premier ministre baise un porc. OK, trouvons un mec et un pangolin et voyons ce qu’on peut faire pour sodomiser le monde.

Épisode 1 de la saison 3, on se donne des notes de 0 à 5 et les mieux notés peuvent avoir accès à de meilleurs services. OK, appelle Tao au service Marketing, il va développer une app. C’est cool et branché. Avec le crédit social, si tu n’es pas dans les clous, on te donne une mauvaise note et tu peux faire une croix sur tes droits.

Vivement un épisode où on verra le peuple se soulever pour reprendre ses droits. Mais ce n’est pas pour demain la veille, il n’y a qu’à voir comment ont été traitées les personnes qui ont alerté l’opinion pendant la crise du Covid.

On peut maintenant se tourner vers les « bons » élèves du tableau. On constate qu’il y a une majorité d’états chrétiens et protestants (21 pays sur les 23 premiers, soit 91%).

Norvège, Finlande, Danemark et Suède, on dirait bien que les Vikings ont vaincu tous les ennemis de la démocratie. On nous vend souvent les mérites des pays scandinaves, que ce sont des modèles de démocratie. Ça me fait doucement marrer. Et vous me connaissez, moi je m’en fous de tout. Si je tape sur un bord, je tape sur l’autre. Le jour où j’arrêterai, vous pourrez enfin me traiter de fasciste.

Donc, derrière des paysages de cartes postales suédoises, où on nous vend la parité des salaires et le tutoiement comme modèle, il se passe tout de même de drôles de choses au pays des meubles à monter soi-même. D’ailleurs, vous savez ce qu’il y a de plus chiant que de monter un meuble Ikea ? Démonter un putain de meuble Ikea !

La Suède, ce pays peuplés de blonds aux yeux bleus, que tout le monde met sur un piédestal pour sa soi-disant avancée sociale et démocratique, aurait la recette de tous les maux. Mais ça sonne faux pour moi. C’est creux comme les paroles d’un mec qui séduit une meuf en soirée.

 

Il n’y a qu’à voir l’affaire Eva Marree

Je repose le contexte. Eva Marree est maman de deux enfants. Elle dénonce aux services sociaux les violences dont elle est victime par son mari, qu’elle quitte ensuite avec ses bambins. Pour subvenir à ses besoins, elle a malheureusement dû se prostituer cinq fois, puis elle a arrêté. Il faut bien de quoi payer le lait du bébé.

Après ça, la cousine d’Eva Marree la dénonce pour prostitution. Sympa la famille, tu as envie de dire. C’est à se demander qui est la vraie pute de la famille. Les services sociaux viennent, prennent les enfants et donnent la garde au père. La Suède puritaine condamne alors la jeune femme en la considérant comme une mauvaise mère juste parce qu’elle n’approuve pas ce qu’elle fait de son corps. Même en France, tu aurais eu cette salope de Marion Séclin qui te dirait « Mon corps m’appartient ».

Attends, parce que ce n’est pas fini. Eva Marree va attendre quatre ans pour qu’on l’autorise à revoir ses enfants. Elle se rend alors dans le bâtiment des services sociaux, et là, le mari la tue de 31 coups de couteau ! Elle a pris plus de coups de couteau que de bites durant sa carrière de prostituée pour nourrir ses enfants. Et tout ça s’est passé dans le bâtiment des services sociaux. Et le plus drôle dans tout ça, c’est que le mari a été condamné à 18 mois de prison et a préservé la garde des enfants après son petit séjour en prison.

La Suède se nargue d’être un pays civilisé, mais reste plus clémente avec des maris violents, assassins et impuissants. Oui, j’aime penser que les hommes violents avec leurs femmes ont des problèmes érectiles. C’est le seul moyen pour eux de tirer leurs coups. Je m’adresse à toi, Suède, une femme a peut-être vendu son corps, mais toi tu as vendu ton honneur.

Je m’éloigne un peu du sujet, mais je trouvais important d’en parler. Un pays qui lisse autant son image, ça dérange quand il y a des gens qui ne pensent pas et n’agissent pas comme la masse. Eh oui, Suède, chez toi aussi résident les inégalités, la violence, le meurtre et le vice.

À en juger la carte, l’Europe serait donc le dernier bastion de la liberté de la presse et de la liberté au sens large du terme. Ce serait la raison pour laquelle ces pays sont des cibles récurrentes. On s’en prend constamment aux libertés fondamentales (attentat de Charlie Hebdo, attentat du Bataclan, attentat du Thalys, l’attentat de Vienne). Tout ça me fait penser à l’école où les attardés du fond de la salle s’en prennent au premier de la classe pour se sentir exister.

Mais, je vous vois venir. Vous allez me dire pourquoi la France ?
Terre de vins, symbole de poésie, berceau et tombeau de Voltaire et Desproges, emblème de la gastronomie où les pains au chocolat ne coûtent que 15 centimes. Pays merveilleux où le siècle des Lumières s’est arrêté le jour où le père de Kev Adams a joui.

L’Europe n’est pas pour autant la figure de proue de la liberté d’expression. Avec une 34e place au classement de Reporters sans Frontière, on pourrait dire que la France n’a pas de leçon à donner au reste du monde, et vous n’auriez pas totalement tort. Déjà, la quasi-totalité des médias appartient à une poignée de familles, donc paye ton objectivité. Et puis, il n’y a peut-être plus de rois en France, mais la bien-pensance trône dans ce pays. Il n’y a qu’à voir la censure sur les réseaux sociaux et le combat stérile des social justice warriors.

J’ai vu des gens rejoindre des groupes d’humour noir sur Facebook, puis signaler les contenus. Pourquoi ? Ta famille s’est fait dénoncer en 40 et tu essaies de les venger à ta manière ? C’est pire que de taper « Milf » dans Youporn et s’offusquer en tombant sur une vidéo de sa mère.

 

Quand a-t-on perdu notre liberté d’expression ?

C’était pas mieux avant, c’était mieux quand on avait des couilles. Quand t’entends de fragiles dire « Desproges ne pourrait plus dire ce qu’il a dit aujourd’hui », j’ai envie de répondre « c’était pas mieux avant, c’était mieux quand t’avais des couilles ».

Au fil du temps, on s’est interdit des mots, on s’est interdit des sujets. On a délaissé la liberté d’expression pour la liberté de montrer son cul sur Instagram. On a préféré récolter les likes plutôt que de faire germer une opinion. Il ne faut plus avoir d’opinion aujourd’hui, il faut rentrer dans un moule.

Je parlais tout à l’heure de mettre en place un épisode de Black Mirror où on verrait le peuple se soulever pour reprendre ses droits. Ce n’est pas près d’arriver en France, non plus. Non, on préfère faire des procès à des youtubeurs. L’heure de se réveiller n’a visiblement pas encore sonné.

Et je ne parlerais pas de l’autocensure des écrivains animés par la peur de perdre leurs précieuses minutes d’antenne.

Mais pourquoi la France est-elle alors la cible principale des attaques ?
Liberté, égalité, fraternité. Déclaration des droits de l’Homme. Pays de grands penseurs dont on doit le siècle des Lumières. Symbole de l’amour, de la libération sexuelle et du glamour à l’international. Les terroristes s’en prennent à des symboles. S’en prendre militairement à un pays comme la France est une chose impensable. En plus, avec des mecs aussi débiles pour se faire sauter avec leur bombe, la guerre aurait pris un après-midi, et tout serait réglé. Mais lorsqu’on infiltre un pays et qu’on s’en prend à une salle de concert, à une terrasse parisienne ou la rédaction d’un journal. Ça surprend, ça déstabilise. L’ennemi est chez nous, mais on ne le voit pas.

Les islamistes pensent que le pays qui les accueille doit se plier à leurs exigences. Connaît-il le mot intégration ce bon vieux barbu ? Lorsque nous allons en vacances dans un pays étranger, on respecte ses us et coutumes, nous. C’est normal. Si tu vas chez un pote et que l’agencement de son appartement te dérange, tu ne vas pas tout péter et refaire sa déco. T’es pas la Valérie Damidot de l’urbanisation, putain.

On n’importe pas sa culture, on s’adapte à celle du pays dans lequel on vit, mais rien n’empêche de faire partager sa culture, à qui le veut bien. Et un partage va dans les deux sens.

Même Alexandre le Grand, lors de ses conquêtes, disait à son armée de ne pas détruire la culture et la civilisation en place. Et il allait même plus loin, en disant de s’approprier les bons côtés de celle-ci, que ce soit le langage ou les traditions, de les apprendre et de les assimiler. Le mec est mort il y a 2300 ans et il avait déjà compris le truc. Alors pourquoi une bande de ralala au fond d’une grotte ne l’a pas compris.

On dirait que les chrétiens ont fait leurs croisades et se sont calmés. Les juifs ont tellement pris cher dans l’histoire de l’Humanité qu’ils ne cherchent plus qu’à garder leur fameuse terre promise. Et pour les islamistes, c’est comme si l’Islam avait encore quelque chose à prouver. C’est le puceau de la bande, le petit dernier qui n’a pas fait sa guerre de religion. Vous devriez leur dire ça la prochaine fois que vous croisez un djihadiste.

Et ne parlez pas de vivre ensemble après ça. Parce que nous aussi on a nos extrémistes bien sales. La gauche extrémiste et progressiste qui remet en question l’histoire de nos civilisations. On en vient à vouloir supprimer des pans de l’histoire pour ne froisser personne. Mais l’histoire n’a-t-elle pas pour mission de nous rappeler ce qui s’est passé pour ne pas que ça se reproduise ?

Parce qu’on parle de la colonisation, mais on oublie la traite négrière où la production de captifs était une affaire quasi exclusive des Africains. L’écrivain et journaliste américain Daniel Pratt Mannix estime que seuls 2 % des captifs de la traite atlantique furent enlevés par des négriers blancs.

Et on se retrouve aujourd’hui avec des blancs fragiles qui vont baiser les pieds des victimes de la colonisation. C’est donc ça qu’on appelle un Pied-Noir ?

Ne voyez-vous pas qu’on se divise au lieu de s’unir avec toutes ces conneries de savoir qui a raison et qui a tort ? Google qui va maintenant signaler les commerces tenus par des Noirs. Y’a que moi que ça choque ?

Ça a commencé comme ça dans les années 30. Et on veut retirer l’histoire des manuels pour oublier ?

Bon, maintenant qu’on a vu que le monde entier est un bordel et qu’on devrait nettoyer la merde devant chez soi avant de s’occuper de celle du voisin, on va s’intéresser à l’affaire Samuel Paty.

 

L’affaire Samuel Paty

Samuel Paty. On découvre son visage le 16 octobre 2020. Ce professeur, âgé de 47 ans lors des faits enseignait l’histoire-géo à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Le 6 octobre 2020, il avait montré deux caricatures de Mahomet issues de Charlie Hebdo lors d’un cours d’enseignement moral et civique sur la liberté d’expression. La première est la une du journal publiée juste après l’attentat de janvier 2015, la seconde montre le prophète nu et accroupi avec une étoile sur les fesses, avec pour légende «Une étoile est née».

Avant de montrer les fesses du prophète, l’enseignant a demandé aux enfants musulmans de sortir de la classe s’ils le souhaitent afin de ne pas être choqués par les caricatures.

Dès le lendemain, le 7 octobre, une mère de famille contactait la principale en pleurs, lui rapportant que sa fille avait été « mise à l’écart » dans le couloir sous prétexte qu’elle était musulmane ». Et si elle était restée dans la salle, tu serais aussi venu chialer parce qu’on ne lui avait pas laissé le choix, nardine. Ou Nadine, je ne sais plus comment elle s’appelait la mère.

La principale du collège reçoit un e-mail anonyme qui dénonce un « climat d’islamophobie » et accuse l’établissement de « diviser » dès « le plus jeune âge ». Tu la sens venir la merde, là ? Tout ça pour la caricature d’un bonhomme qu’ils ne peuvent pas voir en peinture.

Sur Facebook, un parent d’élève publie un message dans lequel il évoque un professeur qui se vantait à sa fille qu’il a participé à la marche de Charlie ». Et il continue en disant : «Vous avez l’adresse et nom du professeur pour dire STOP». Pour moi, à ce moment-là, les gens ne peuvent plus être raisonnés. Le pire dans tout ça, c’est qu’on saura plus tard que la fille de ce père de famille n’était même pas présente au cours en question. Elle devait sûrement sécher les cours pour fumer des clopes en scred, flirter avec des gars de son école et découvrir les plaisirs de la vie à l’Occidental.

Le 8 octobre, le père de famille diffuse sur Facebook une nouvelle vidéo mettant en cause le professeur et porte plainte au commissariat avec sa fille pour diffusion d’images pornographiques. Un dessin de Charlie Hebdo… Pornographique ? Tu comptes faire quoi pour les gamins qui se touchaient dans les années 90 sur les pages lingerie de La Redoute ? C’est le même ramassis de conneries qu’on a entendu en 1857 quand on a jugé les Fleurs du Mal de livre vulgaire et obscène.

Le père et l’islamiste radical Abdelhakim Sefrioui, publient les jours suivants sur divers réseaux sociaux des vidéos avec le nom et l’adresse de l’établissement scolaire où exerce Samuel Paty.

La suite, vous la connaissez. Le vendredi 16 octobre, Samuel Paty quitte le collège pour rentrer chez lui. Il est tué près de l’établissement par Abdoullakh Anzorov, un islamiste tchétchène de 18 ans, qui lui coupe la tête.

Comme un joueur d’Assassin’s Creed, il a ensuite revendiqué son acte. Terroriste, mais connecté, notre boucher tchétchène a posté sur Twitter une photo de la tête de la victime. Sous cette photo, un message menaçant Emmanuel Macron de « dirigeant des infidèles ». Il assure aussi avoir « exécuté un des chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad ». Quand il s’agit de droits, ils ont 2000 ans de retards, mais quand il s’agit d’utiliser les réseaux sociaux, les mecs sont là. Si ça se trouve, leurs femmes ont un compte Only Fans.

Samuel Paty est parti à l’âge de 47 ans. Quand on manque d’empathie, c’est la liberté qui en pâtit.

Et là, je dois dire, qu’il y a eu un beau moment où une nation entière était unie. On s’en foutait de ton âge, de ton statut, de ta religion, de qui t’étais. Pendant une seconde à l’échelle de l’humanité, des hommes ont fait front commun pour dire non à l’islamisme radical. Sur la devise de la France, le mot expression s’est accolé entre liberté et égalité. Et c’était beau.

On a vu fleurir des hommages et la tombe d’un homme qui voulait transmettre son savoir et ses valeurs. Il se qualifiait d’ailleurs lui-même de chercheur en pédagogie. À cet instant, j’ai cru que la liberté d’expression allait renaître de ses cendres tel un Phoenix pour rallumer l’espoir dans nos yeux, et allumer un feu grégeois pour protéger nos valeurs.

Mais à vrai dire, avec un peu de recul, ça ressemble plus à un pétard mouillé. Les politicos de merde ont repris le sujet pour essayer de grappiller quelques votes au prochain scrutin.

Bien sûr qu’Emmanuel Macron a été touché. Lui aussi entretient une relation privilégiée avec son professeur, après tout. Macron, outragé, qui défend la désobéissance et la liberté d’expression. On aura tout vu. Ce n’est pas lui voulait museler les gilets jaunes ? Je vois qu’on retourne vite sa veste, enfin son gilet plutôt.

Et peut-être que tout était calculé, mais j’ai apprécié la tenue de Macron face à la montée des voix à travers le monde, qui souhaitaient faire taire la satire, la caricature et la liberté d’expression.

On a menacé la France, mais elle restait fidèle à ses idées et aux valeurs qu’elle souhaitait soutenir. Et on a vu que ça déstabilisait ces islamistes ignares et ignobles. Ils tremblaient, ils se chiaient dessus. Sinon, pourquoi attaquer la France avec les attentats de Nice? Quand quelque chose nous gêne, les braves vont chercher à communiquer, à montrer leur point de vue. Tandis que les lâches, eux, ne font que taper. La violence est la réponse d’une personne qui n’a pas d’argument.

J’y ai cru. J’ai cru qu’on allait revoir la France défendre les libertés, corps et âme, comme au 18e siècle pendant la Révolution.

Après, le conflit a dépassé les frontières et des dirigeants de pays arabes s’en sont mêlés.

Après, tu as des dictateurs qui ont essayé de donner des leçons de démocratie à la France. En tête, Erdogan AKA je supprime l’opposition, AKA j’enferme des journalistes parce qu’ils n’ont pas le même point de vue que moi AKA mon pays est en guerre contre les Kurdes depuis 36 ans.

L’indépendance de la presse et même de la justice est remise en question en Turquie. Pourquoi tu parles ? Demander des conseils sur la démocratie à Erdogan est aussi absurde que de voir Paul Watson faire un tuto YouTube sur comment bien se lancer dans la pêche à la baleine.

Dans un discours, il a aussi dit « ne prêtez pas attention aux marques françaises, ne les achetez pas ». C’est sûr, c’est en arrêtant de vendre des sacs Chanel à des pétasses qu’on vivra mieux. On dirait un discours de gamins qui essaient de s’intimider :

– Si tu ne me rends pas mon jouet, je le dis à la maîtresse.
– Si tu le dis à la maîtresse, je m’assois plus à côté de toi dans la classe et tu seras tout seul.
– Et moi, je dirais à tout le monde que tu es un bébé.
– C’est celui qui dit qui l’est.
Pathétique. Et dire que c’est eux qui nous dirigent.

Erdogan, se sentant écouté, il est parti en live le mec : « Une campagne de lynchage semblable à celle contre les Juifs d’Europe avant la Deuxième Guerre mondiale est en train d’être menée contre les musulmans ».
Le mec ose dire ça alors qu’il ne reconnaît même pas le génocide arménien. C’est ce même bonhomme qui a dit  » Dans notre foi, le génocide est interdit ». Alors, partant de principe, si tu traites la France de fasciste, je ne vois pas ce qui me m’empêcherait de traiter de négationniste. C’est avec ce genre de conneries stériles qu’on déclenche une troisième guerre mondiale.

Erdogan, c’est un peu comme ton pote qui te donne de grands conseils, alors qu’il ne les applique pas lui-même.

 

Lynchage gratuit

Je vais utiliser les mots, car il n’existe aucune autre arme aussi puissante et dévastatrice. Je ne veux pas encourager la haine, je veux juste que tu saches jeune islamiste radical, ce que ça va fait d’être choqué et blessé au plus haut point. Jean-Kevin, démarre un compteur.

J’en veux aux croyants blasphémateurs qui devraient remettre en question leurs textes et commencer à penser par eux-mêmes. Parce que c’était écrit où, pauvres cons, qu’il fallait faire la guerre pour trouver la paix ? « Aimez-vous les uns les autres » s’est vite transformé en « massacrez-vous les uns les autres ». Tu récites des textes sans même les comprendre. Ressors les idées, assimile-les, au lieu de les déblatérer comme un connard.

L’Islamisme. Déjà rien que le mot, ça râpe en bouche, et ça hisse les poils on ne sait pas pourquoi. On sent comme un rejet, comme si nos anticorps voulaient se défendre. Par où commencer tellement il y a de conneries à dire ?

Dans le monde il y a des dizaines de milliers de soumis… pardon d’islamistes, je voulais dire. Bon, un peu moins chaque jour, grâce aux guerres, Dieu merci. Tu dis agir selon la volonté de Dieu, mais tu n’es qu’un être odieux.

Si Dieu est grand, c’est parce qu’il t’a congédié toi et tes frères. Et ne crois pas que tu mérites tes vierges. Tu n’auras que ta main droite pour te consoler en espérant que tu arrives à bander.

Et la seule vierge à qui tu aurais pu en vouloir, c’est ta mère quand elle s’est fait sauter pour te donner la vie. Et oui, si l’Enfer est sur Terre, c’est parce que tu y as vu le jour.

Tu manipules le Coran comme ça t’arrange. Tu as sali l’image d’un livre de foi. C’est à se demander si tu l’as vraiment lu. Je vais t’aider, je vais te lire deux passages qui te concernent :

« Fais le bien aux autres comme Dieu a fait le bien avec toi ; et ne cherche pas à semer la corruption sur la terre, car, certainement, Dieu n’aime pas ceux qui sèment la corruption » (Sourate 28,77).

Sombre con, ne vois-tu pas que ton Dieu souhaitait que tu partages l’amour plutôt que la haine ?

Nous décrétons que celui qui tue un être humain sera considéré comme s’il avait tué l’humanité ; et celui qui sauve sa vie, sera considéré comme s’il avait sauvé la vie de toute l’humanité » (Sourate 5,32).
Tu es un cancer pour l’humanité. Tu es un bourreau qui se pose en victime, mais ne crois pas que c’est en coupant des têtes que tu feras taire la voix de la liberté.

Il n’y a qu’à voir comment l’État islamique a sombré aussi vite qu’il est apparu. Vous avez tué, vous avez pillé et saccagé des sites historiques. La Cité de Palmyre est quasiment détruite par votre faute. En Syrie, les mecs se sont battus pour un territoire aussi ravagé qu’eux. Les maisons ressemblent à des sites archéologiques. C’est bien la preuve d’un retour dans le passé, sans Dolorean.

Une bande de branleurs animée par une soif de pouvoir, voilà ce que vous êtes. Vous n’agissez que pour votre propre volonté. C’est quoi le problème ? Vous vous êtes faits frappés et victimisés quand vous étiez petits, et maintenant vous faites le djihad pour vous donner du crédit, pour essayer de vous convaincre que vous n’êtes pas faibles et fébriles ? Bah oui, jusqu’à preuve du contraire Jean-Kévin le babtou ne s’est jamais converti, uniquement pour valider son stage de fin d’études en Syrie.

Si Dieu existe, il ne reconnaît pas ton existence. Tu es un orphelin perturbé qu’on ne veut pas adopter. Un bon terroriste est un terroriste mort.

Les mecs ne veulent pas que les enfants apprennent des choses, c’est pour ça qu’ils détruisent toutes les écoles et décapitent des profs. Le savoir, c’est le pouvoir. On ne va pas donner du pouvoir aux gens. Bah non. Il vaut mieux les contrôler avec une doctrine de merde.

Arrête le compteur, je sens que je m’énerve.

J’espère que tu as apprécié ma petite bombe. J’espère qu’elle te serre le cœur autant que le mien l’a été le 7 janvier 2015 (Charlie Hebdo), le 13 novembre 2015 (Bataclan), le 14 juillet 2016 (attaque à la voiture-bélier à Nice), le 25 septembre 2020 (attentat de Paris, près des locaux de Charlie Hebdo), le 16 octobre 2020 (Samuel Paty) et le 29 octobre 2020 (attentat de la Basilique Notre-Dame de Nice).

Pour conclure, je dirais que les religions ont été conçues pour rassembler les peuples, mais qu’au final ça n’a fait que les diviser. La liberté d’expression est un cri du cœur et doit être soutenue, et pas seulement dans les moments de trouble. Parce que le jour où elle sera morte, on sera devenus muets comme des tombes.

Cette chronique a été publiée le 2 avril 2021 sur ma chaîne YouTube.