Joyeux 11 septembre

Nous les avions presque oublié… un souvenir qu’on pensait marqué à jamais s’estompe de plus en plus de nos mémoires, mais nous voilà 15 ans plus tard, forcés de souhaiter un très bel anniversaire aux attentats du 11 septembre.

Pour ma part, j’étais à l’école primaire quand cela est arrivé. Je m’en souviens encore. Nous n’avions eu aucun écho des événements avant de rentrer chez nous vers 16 heures. Internet peinait encore à se propager dans nos villages et l’entubeur mondial, Steve Jobs, n’avait pour l’heure découvert ni l’iPhone ni son cancer.

J’ai posé mon cartable dans le couloir et je suis allé vers le canapé. Les images passaient en boucle comme un vieux vinyle rayé. Aux premiers abords, on aurait pu croire qu’il s’agissait d’un film d’action aux effets spéciaux surprenants. Mon ignorance me faisait défaut. J’ignorais ce qu’il se passait, où et pourquoi ? Je pouvais juste voir la crainte sur le visage de mes parents, pile au niveau de leurs sourcils.

Aujourd’hui, je m’étais fait un nouvel ami et j’avais ramené deux très bonnes notes à la maison, mais rien n’y faisait, on m’avait volé la vedette. Cet événement hautement symbolique avec une mise en scène à la Michael Bay a fait le tour du monde plus rapidement que Magellan ou Jules Verne.

Il faut dire que ce fut un choc pour beaucoup, car c’était la première fois que les États-Unis se faisaient attaqué sur leur propre territoire. Un Vietnam à domicile où les Américains ont pris au visage la mine qu’ils avaient eux-mêmes armée. Cette manifestation pyrotechnique a pu voir le jour grâce au metteur en scène Oussama Ben Laden.

À l’époque, le terrorisme avait un certain goût de luxe, un certain prestige, plus que terni aujourd’hui. On prenait le temps de bien se préparer. On choisissait avec minutie le meilleur explosif. On sélectionnait les candidats comme dans une TV réalité et on portait un soin tout particulier aux scénarii et aux dialogues.

Ainsi, nous avions un avion, deux tours et des revendications pour un maximum de dégâts. Rien à voir avec les ploucs maladroitement équipés, titubants la peur au ventre dans les rues de Molenbeek. On perd en magie et en folklore. Tout semble désordonné et amateur. Ils cherchent à compenser par des explosifs à la ceinture ce qu’ils n’ont pas en dessous. Face à des types comme ça, la guerre de 14-18 aurait duré de 14 heures à 18 heures. Mais revenons à nos moutons (Aïd Moubarak).

Après la mort de leur chef suprême, Al Qaïda a perdu sa place de leader sur le marché de la terreur. Personne ne peut aujourd’hui revendiquer le monopole sur la tuerie. L’humanité est Prix Nobel de la haine! Il faut dire que les hommes sont bons pour détruire ce qui les entoure. Tout est prétexte à attiser la violence : la religion, la vengeance, les idéaux. Il y a bien plus de raisons de passer à l’action que d’actions raisonnées.

Le 11 septembre nous aura appris deux choses: « rien dans ce monde n’arrive par hasard » (Paul Coelho) et « ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément » (Albert Einstein).