Peut-on mourir de rire?

Cancer, empoisonnement, accident de la route, homicide, hydrocution, morsure d’écureuil, suicide, intoxication alimentaire, overdose, concert des One Direction. Il existe bien des façons de mourir. Mais ce qu’on est en droit de se demander, c’est : peut-on mourir de rire ?

Le rire est naturel. Mais tout ce qui est naturel n’est pas forcément dénué de souffrance. Les champignons, des champs ou des villes, ne sont pas tous comestibles. Certains sont bons en omelette et d’autres vous brouillent le corps et l’esprit. Et on ne parle même pas des hallucinations que peuvent provoquer certains d’entre eux. Quoique… avant d’entraîner la mort, ils vous font passer un bon moment.

Entre euphorie et délire psychédélique, on atteint parfois le nirvana. Cet état de béatitude où on se sent complètement serein net où on prend des risques inconsidérés dans un moment de surconfiance et de ricanement. Dans ces cas-là, on peut mourir de rire,ou plutôt, en riant.

Hitler est arrivé au pouvoir tout naturellement. Et on n’a plus jamais ri en prononçant son nom après ça. C’est un autre exemple que le naturel ne vous veut pas que du bien ! Chassez-le et il revient au galop cet imbécile. C’est alors un rire gênant et persistant qui vous fait face, presque forcé. Un faux rire.

Mais comment déclencher ce clapotement oesophagien ? Comment susciter le rire au point d’entrevoir votre luette ? Seul un fou pourrait vous dire comment déclencher le rire à coup sûr. On a néanmoins quelques pistes : le fait d’être détendu, les amis, l’alcool. Alors quand vous êtes détendu à boire de l’alcool avec vos amis, vous avez de grandes chances, à un moment ou un autre, d’être pris de convulsions buccales forcées. Tout comme un bordel est le lieu idéal pour choper une MST, un bar est le lieu de prédilection si vous avez envie de vous amuser.

Après, on peut aussi choisir le rire quand on se sent blessé. Le rire devient alors une arme. Et il faut rationner les munitions pour ne pas paraître idiot comme des Américains en partance pour l’Afghanistan. Si l’humour était une arme conventionnelle, cela ferait longtemps qu’on aurait militarisé son usage. On se lancerait des grenades de vannes, des rafales de blagues Carambar et on se fusillerait à coup de calembours. Un groupe déjanté revendiquerait l’indépendance et L’État humoristique verrait le jour. On torturerait en chatouillant ses victimes avec des plumes. Nous aurions des abdos aux zygomatiques. On remplacerait les religions par des One-Man-Show et on finirait par ériger des lieux de cultes en l’honneur de Coluche, Desproges, Devos et Kakou.

Mais cela ne se fera pas. Le monde n’est pas prêt de rire. Il est bien trop occupé à s’autodétruire. Les dictateurs rêvent de champignons… atomiques. Et tant que Kev Adams sera considéré comme humoriste, il nous sera impossible d’envisager de mourir de rire.