La bonne cause

On prend parfois des airs philanthropes à dire ou se dire qu’on supporte une bonne cause. Souvent apparentée à l’écologie, aux pays en développement ou à la cause animale, la bonne cause se veut être un acte soi-disant désintéressé mais qu’on aime raconter pour susciter de l’intérêt.

Si cet acte de générosité était si humain que ça, nous n’aurions pas eu besoin de mettre en place la déduction des dons sur les impôts. La défiscalisation a-t-elle été créée pour servir la bonne cause ou alors est-ce la bonne cause qui sert à défiscaliser ?

On voit souvent sur les réseaux sociaux des vidéos ou des photos d’actes de bonté. Un homme venant en aide à un SDF, une femme aidant une nonagénaire, des actes de solidarité déguisés, soi-disant pris sur le vif, sortis de leurs contextes dont le seul but est d’appâter une bande de naïfs prêts à gober n’importe quoi, tant que cela reste sensationnel.

On a souvent vu des photos de jeunes enfants victimes de catastrophes naturelles pour susciter un appel aux dons. Bien souvent, parole de publicitaire, on utilise des photos d’enfants miséreux n’ayant rien à voir avec la catastrophe en question. Séisme au Népal en 2015 ? Photo d’un jeune pakistanais datant de 2007. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que cela est plus vendeur (et flegme de reprendre une nouvelle photo), l’enfant est à vos yeux l’incarnation de la misère infantile. Il inspire aux dons, il sent bon le chèque de 100€ que vous déduirez de vos impôts.

Continuez de vous lamenter sur votre sort en « likant » des images d’animaux maltraités et continuez de donner 5€ à une association qui les investira dans une campagne publicitaire avec un joli logo tout vert (après tout c’est bien connu, on sauvera le monde à coup de cartes de visite grâce à vos cartes bleues). On passera le chapitre sur la déforestation,  ça ne nous concerne pas, c’est bien trop loin de notre petit confort…. Essayons d’agir concrètement. Les petits gestes en forment de grands, ça ne rendra pas l’homme meilleur, mais ça créera un fossé entre ceux qui dessinent l’avenir et ceux qui le déciment.